Le street art, communément appelé art urbain, nous provient directement de la culture hip-hop des États-Unis. C’est l’art des endroits …
Street art
Au détour d’une ruelle, le passant lève les yeux. Il regarde ce dessin, cette œuvre d’art, gravée sur un bâtiment désaffecté. Signe de revendication ou expression artistique, le street art a longtemps été décrié. Aujourd’hui, il est enfin apprécié à sa juste valeur dans toutes les capitales du monde. Nous vous expliquons ce concept.
Qu’est-ce que le street art ?
Le street art, ou art urbain en français, correspond à un mouvement et un mode d’expression artistique. Il émerge du mouvement hip-hop, à la fin du XXe siècle. Les œuvres sont principalement éphémères. Les artistes utilisent généralement l’espace public pour exprimer leur génie créateur (bâtiments désaffectés,) et utilisent différentes techniques comme :
- Le graffiti ;
- Le pochoir ;
- La mosaïque ;
- Le collage et les stickers ;
- …
L’histoire du street art
Elle est assez longue et complexe. En effet, parler d’art pour des œuvres éphémères va à l’encontre de la définition commune de l’art. Par ses origines, le street a souvent été considéré comme une dégradation des biens publics. De plus, cet art s’est longuement opposé aux valeurs du marché de l’art : il ne peut être possédé par un collectionneur.
C’est en 1960 qu’on voit apparaître les premiers tags, signé par Cool Earl. En France, c’est vers 1968 que le graffiti apparaît comme un art individuel. Gérald Zlotykamien utilisait des bombes de peinture pour redécorer certaines zones fantômes de Paris. Durant des décennies, l’espace public fut redécoré, en toute illégalité !
Mais, en 2018, commence l’institutionnalisation de l’art urbain, avec la création d’une Fédération de l’art urbain, en collaboration du ministère de la Culture. Il commence à prendre sa place dans les musées, notamment avec des précurseurs comme Jean-Michel Basquiat. Ses œuvres apparaissent aux côtés de peintres plus académiques, comme Edgar Schiele.
Où voir du street art ?
La réponse qui viendrait à l’esprit serait : dans la rue ! Cependant, avec la démocratisation de ce mouvement artistique, nul n’est besoin d’arpenter des villes pendant des heures à la recherche d’un chef-d’œuvre ! Presque toutes les capitales du monde possèdent au moins une galerie dédiée.
Cependant, certaines villes restent des temples, comme New York, considérée comme « La Mecque » de l’art urbain. En Australie, c’est à Melbourne qu’il faut se rendre. En Allemagne, Berlin, dont l’esprit underground n’est plus à prouver, vous trouverez des galeries à l’air libre. Moins connue, mais tout aussi qualitative, la ville de Lodz, en Pologne, est réputée pour ses artistes street art très diversifié. En France, Paris représente une véritable galerie à ciel ouvert. Vous pouvez même aller jusqu’à Bethléem, en Palestine, pour admirer les œuvres Banksy.
Les différents styles de street art
Ce qui fait le succès du street art actuel, c’est sa marginalité et son authenticité.
Il existe autant de styles de street art qu’il y a d’artistes. Certains, comme les tagueurs et les graffeurs, vont apposer leur surnom puis dessiner, par différentes techniques comme le sticker, l’aérosol, les collages… D’autres artistes expriment des messages, bien que leur identité visuelle reste fortement reconnaissable.
Street art: les 5 œuvres les plus connues
Jef Aerosol, Chuuuttt!!!
La technique utilisée est un pochoir de près de 350 m². L’artiste français Jef Aerosol l’a réalisée en 2011, à Paris, près du centre Pompidou. Il s’agit d’un autoportrait. Le message est clair : une invitation au silence et une pause au cœur de la métropole parisienne.
Thomas Vuille, Monsieur Chat
C’est à la fin des années 90 que le public a pu observer des chats jaunes, dotés d’un sourire, sur tous les murs de France et de Navarre. Le créateur n’est autre que Thomas Vuille, un artiste franco-suisse, tristement célèbre pour les déboires avec la justice que ses dessins ont créé.
Banksy, La Petite Fille au ballon
L’artiste Banksy est un paradoxe : c’est probablement le créateur de street-art le plus connu au monde tandis que son identité reste parmi les secrets les mieux gardés au monde. Antisystèmes, ses œuvres sont le plus souvent engagées.
JR , Inside Out Project
Encore un artiste français au palmarès ! JR décore les murs de la planète entière. Son empreinte est caractéristique : ce sont des portraits antonymes, en noir et blanc.
Shepard Farey, Obey
Cet américain représente une sommité en matière d’art urbain. Il a commencé à coller des affiches un peu partout dans le pays. Cette initiative a été un tel succès qu’elle a donné lieu à un mouvement, « Obey Giant ». Mais, c’est en 2008 qu’il connaît une réelle consécration, en réalisant une affiche pour le président Obama.
Street Art: les artistes les plus connus
S’il y a un nom à retenir, tellement il fascine, c’est bien Banksy. Objet de toutes les spéculations concernant son identité, on le pense britannique. Actif depuis la fin du XXe siècle, la plupart de ses réalisations sont exécutées au pochoir.
Tatyana Fazlaizadeh est une femme activiste et illustratrice, également dans l’art urbain ? Au travers de ses œuvres, elle dénonce le harcèlement de rue notamment dans son exposition Stop Women Telling to Smile.
Dans la même lignée, Spy, artiste espagnol s’exprime pour dénoncer la réalité d’un monde qu’il pense corrompu. Il commence par le graffiti, en utilisant un aérosol. Aujourd’hui, il réalise des installations sauvages dans toute l’Espagne et développe son art contemporain.
JR, artiste français, commence le graffiti à l’adolescence. Mais, il devient connu en France et à l’international grâce à ses collages photographiques, qu’il étale partout dans le monde. Aujourd’hui, il expose dans différentes galeries, de Paris à New York.Les expositions sur le street art
Au travers de sa démocratisation, l’art urbain n’est plus seulement visible dans des coins reculés de la ville. De nombreuses galeries ont vu le jour. De plus en plus d’institutions conventionnelles exposent également des artistes urbains, comme la fondation Louis Vuitton à Paris.